Marais du Conseiller


Les marais du Conseiller s’étendent à perte de vue, sur plus de 600 ha. Entre bassins salés, autrefois utilisés pour la production de sel et aujourd’hui pour la production de gambas et d’huîtres, et prairies humides où pâturent vaches et chevaux comme dans une petite Camargue, ils offrent des paysages très ouverts avec peu de haies et d’arbres. L’eau y est omniprésente, dans de grands bassins ou de petites mares, emprisonnée entre les chenaux ou s’étalant librement dans les prairies. On y retrouve de nombreuses espèces d'oiseaux comme le canard colvert, le héron cendré ou le chevalier cul-blanc.

Site acquis par le Port de Bordeaux pour y installer des activités industrielles qui ne s’y sont jamais développées, les marais du Conseiller sont aujourd’hui un lieu important pour les activités agricoles raisonnées. Visibles depuis les voies de circulation, ils sont la porte d’entrée du Verdon mais également du terminal à conteneurs de la zone portuaire. Les nombreux chasseurs de gibier d’eau y sont installés en bordure d’estuaire et profitent de la proximité des vasières et des prés salés.

 

Les chenaux saumâtres serpentent au milieu des bassins accueillant sur leurs berges une végétation spécifique : obione, salicorne, inule ou encore armoise maritime, qui habille le marais de couleurs argentées. L’Armoise maritime (voir photo ci-contre) est une plante protégée en Aquitaine, et le marais du Conseiller est une des rares stations connues au sud de l’Estuaire de la Gironde. Cette plante de couleur gris-argenté se rencontre en France uniquement sur le littoral Atlantique, le long des chenaux. Elle fleurit en septembre et embaume le marais avec son parfum entêtant.

Une difficile reconquête de l'hydraulique

Depuis 2007, le CPIE gère les 655 ha des Marais du Conseiller appartenant au Grand Port Maritime de Bordeaux. Il s’appuie pour cela sur un « Plan de gestion » prévoyant les actions à mettre en œuvre, parmi lesquelles la réhabilitation du réseau hydraulique. Durant plusieurs décennies les Marais du Conseiller n’ont fait l’objet d’aucune gestion adaptée. Créés par l’homme, leur fonctionnement nécessite une présence constante, faute de quoi l’envasement progresse, faisant peser sur les habitations riveraines un risque d’inondation important. L’installation d’ouvrages hydrauliques adaptés, puis leur manipulation et leur surveillance régulières permettent aujourd’hui une gestion hydraulique a minima de la zone. Mais des travaux de plus grande importance de curage des chenaux et bassins, favoriseraient l’accueil de la faune aquatique qui vient se nourrir et grandir à l’abri du marais mais également les activités aquacoles raisonnées (production de gambas, d’huîtres, de palourdes) traditionnellement développées sur ce type de milieu.